Vincent Descoeur, député du Cantal, est intervenu mardi 6 juin à l’Assemblée nationale dans le cadre des questions d’actualité pour alerter le gouvernement sur les difficultés que rencontrent les EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).
Dans le Cantal comme partout en France, « les EHPAD sont confrontés à des difficultés de fonctionnement qui les fragilisent et font peser une menace sur leur avenir », a témoigné le député. « Fragilisés par la crise sanitaire, ces établissements connaissent des difficultés budgétaires en raison d’un contexte d’inflation qui pèse sur leurs charges fixes, en particulier l’énergie et les denrées alimentaires, avec des dépenses d’hébergement qui ont progressé bien plus vite que les forfaits hébergement et dépendance. Ils sont en outre confrontés à des difficultés de recrutement qui les contraignent à recourir à l’intérim, dont le coût excessif grève plus encore leurs budgets », expliquait-il.
« En début d’année, la Fédération Hospitalière de France révélait que 39 % des EHPAD publics rencontraient des difficultés de trésorerie et que 85 % d’entre eux anticipaient un résultat fortement déficitaire à la fin de l’exercice 2022 », relevait Vincent Descoeur.
« Monsieur le Ministre, il y a urgence à agir si on veut éviter la multiplication des fermetures de lits ou pire encore de certains établissements qui risquent de se retrouver en cessation de paiement », prévenait-il, en appelant – « sans attendre une loi grand-âge régulièrement annoncée et sans cesse reportée » – à des mesures rapides « pour aider les EHPAD à surmonter cette crise sans précédent, rassurer leurs gestionnaires, leurs personnels, les aînés et leurs familles ».
Dans sa réponse, Jean-Christophe COMBE, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, a détaillé les mesures mises en œuvre par le gouvernement tout en convenant que « la situation est toujours difficile ». Il a indiqué avoir « demandé à l’ensemble des directeurs généraux des ARS de suivre la situation des EHPAD qui sont en difficulté ». « On ne laissera aucun EHPAD en difficulté ou aucun EHPAD contraint de fermer », assurait-il, ajoutant qu’il avait saisi l’ensemble de ses administrations « pour mettre en place un groupe de travail, avec les départements, afin de travailler sur l’évolution du modèle économique des EHPAD » et d’apporter « une réponse structurelle ».