L’Assemblée nationale a voté fin octobre 2017 en première lecture le volet « recettes » du premier budget du quinquennat Macron. Un budget qui n’atteint pas les objectifs de diminution de dépense publique annoncés par le gouvernement malgré le retour de la croissance et qui va de surcroît entraîner une hausse de la fiscalité dont les classes moyennes, les retraités, les territoires ruraux et leurs habitants seront les premières victimes.
Dans le cadre de la discussion de la première partie de ce projet de loi, j’ai dénoncé avec force la décision d’augmenter les taxes sur les carburants à hauteur de +15 ct pour l’essence et +31 ct pour le gasoil à l’horizon 2022. Cette hausse spectaculaire pénalisera tous ceux qui, en milieu rural, ont besoin de leur véhicule pour leurs déplacements. Sous couvert de transition énergétique – au lendemain de cette mesure, les automobilistes ne rouleront pas moins, ils rouleront plus cher ! -, la hausse des taxes sur les carburants est en réalité motivée par des raisons budgétaires : elle représentera un prélèvement supplémentaire de plus de 14 milliards d’euros par an sur les automobilistes, qui anéantira les effets de la suppression de la taxe d’habitation (8,5 milliards). Une mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat des habitants des zones rurales, qui souffriront également de la hausse de la CSG votée par ailleurs.
J’ai défendu en séance un amendement pour maintenir le Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) dont bénéficient aujourd’hui les particuliers pour le remplacement des portes et fenêtres ainsi que pour l’acquisition de chaudières à hautes performances énergétiques fonctionnant au fioul. J’ai fait valoir que la suppression de ce crédit d’impôt serait très pénalisante pour les habitants des zones de montagne qui souhaitent réaliser des travaux d’isolation et, par voie de conséquence, pour l’activité des entreprises du bâtiment. Le gouvernement a finalement entendu nos arguments et retiré provisoirement cette proposition, qui doit toutefois être rediscutée dans le cadre de la 2e partie du projet de loi de finances.
J’ai aussi souligné les difficultés auxquelles sont confrontés les départements ruraux face aux évolutions des dépenses sociales et regretté que le projet de loi de finances ne leur apporte une nouvelle fois aucune réponse.