Dans le rapport qu’il vient de rendre, le groupe de travail sur la sécurité routière du Sénat arrive aux mêmes conclusions que la proposition de loi que j’ai déposée fin mars : il faut laisser aux départements la décision de limiter ou non la vitesse maximale autorisée à 80 km/h sur le réseau secondaire.
« Plutôt que de réduire la vitesse maximale autorisée à 80 km/h de manière uniforme sur l’ensemble des routes nationales et départementales hors agglomération, le groupe de travail propose que cette décision soit décentralisée au niveau des départements afin de l’adapter aux réalités des territoires » : telle est la principale proposition du rapport que le groupe de travail sur la sécurité routière du Sénat a rendu ce jeudi 19 avril 2018.
Constitué en janvier dernier, ce groupe de travail parlementaire présidé Michel Raison (Les Républicains), que j’ai rencontré à plusieurs reprises, Jean-Luc Fichet (Groupe Socialiste et Républicain) et Michèle Vullien (Union Centriste) s’était donné pour objectif d’évaluer l’efficacité et l’impact de la décision du Premier ministre de réduire la vitesse maximale autorisée à 80 km/h sur le réseau secondaire. Un groupe de travail des députés Les Républicains a parallèlement été créé à l’Assemblée nationale, dont j’assure la présidence avec Jean-Jacques Gaultier, député des Vosges.
Les travaux et conclusions de nos deux groupes de travail convergent : cette mesure, décidée sans concertation et sans évaluation sérieuse, est injuste et pénalisante pour les habitants des territoires ruraux, dont elle augmentera les temps de déplacement. Elle sera incompréhensible pour les automobilistes qui se verront imposer des limitations de vitesse souvent totalement inadaptées à l’état des infrastructures. Je souscris pleinement à la proposition de décentraliser la décision d’adapter la vitesse au niveau des départements : c’est le sens de la proposition de loi que j’ai déposée le 29 mars à l’Assemblée nationale, qui vise à confier aux préfets et aux présidents de conseils départementaux la décision de définir les vitesses maximales autorisées sur les routes nationales et départementales et de les maintenir à 90 km/h là où cela leur paraîtra pertinent, en particulier sur les axes structurants.
Cette proposition constructive redonnerait du sens aux limitations de vitesse et permettrait au gouvernement de sortir d’une impasse et d’éviter un passage en force sur une mesure dont l’efficacité n’est pas avérée et qui suscite l’incompréhension d’une majorité de nos concitoyens.
Photo : Avec Jean-Jacques Gaultier, député des Vosges et Bernard Darniche, président de l’association Citoyens de la route, auditionné par notre groupe de travail.