Vincent Descoeur, député du Cantal et plusieurs de ses collègues députés LR ont défendu le jeudi 1er décembre à l’Assemblée nationale une proposition de loi « visant à raisonner le développement de l’éolien ». Le gouvernement et la majorité ont rejeté ce texte, refusant d’engager le débat sur l’acceptabilité de l’éolien.
Dans le prolongement des travaux de la Commission d’enquête parlementaire « sur l’impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l’acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique », qui a procédé durant six mois à plus de 70 auditions, Julien Aubert, député du Vaucluse, les députés Vincent Descoeur (Cantal), Emmanuel Maquet (Somme), Marc Le Fur (Côtes d’Armor), Véronique Louwagie (Orne) et Didier Quentin (Charente-Maritime), qui faisaient partie de cette Commission d’enquête, ont déposé une proposition de loi « visant à raisonner le développement de l’éolien ».
Ce texte, cosigné par 44 députés, a été examiné le 1er décembre à l’Assemblée nationale dans le cadre d’une niche parlementaire. Faisant le constat d’un « développement anarchique » des champs éoliens et de leur incidence sur les paysages, des oppositions que suscitent la majorité des projets (7 projets sur 10 font l’objet de recours), de l’inefficience de cette énergie dans la lutte contre les gaz à effet de serre et de son coût jugé exorbitant pour les finances publiques, les députés souhaitaient ouvrir un débat sur l’acceptabilité du développement de cette énergie.
« Mais nous nous sommes heurtés à une fin de non-recevoir de la majorité parlementaire qui, en faisant le choix d’amendements de suppression, a refusé le débat et rejeté nos principales propositions, à savoir : éloignement des éoliennes par rapport aux habitations, consultation et accord explicite de toutes les communes concernées par un projet éolien, demande d’un rapport sur le renforcement du volet sanitaire des études d’impact », explique Vincent Descoeur.
Balayant les arguments des députés cosignataires de cette proposition de loi, le gouvernement, par la voix de la ministre Barbara Pompili, a au contraire réaffirmé son objectif de porter à 15 % la production d’électricité issue d’éoliennes à l’horizon 2028, ce qui se traduira par un quasi doublement du nombre de mâts installés, au nombre de 8 000 aujourd’hui. « Un développement à marche forcée qui ne respecte ni les territoires, ni les populations, ni leurs élus », estime Vincent Descoeur.