Vincent Descoeur et Jean-Yves Bony jugent « hallucinantes » et « décalées » les conclusions du rapport de la Cour des comptes qui préconise une réduction du cheptel bovin français. Ils dénoncent la stigmatisation incessante dont l’élevage est la cible sur fond de « bien-pensance déconnectée des réalités ».
Les magistrats de la Cour des comptes ont rendu le 22 mai un rapport dans lequel ils appellent à « définir et rendre publique une stratégie de réduction du cheptel bovin » pour répondre aux objectifs de diminution des émissions de gaz à effet de serre. « Un comble, à l’heure où les pouvoirs publics et les filières s’inquiètent d’une diminution du nombre d’animaux en raison d’une décapitalisation qui s’accélère ces dernières années et qui devrait malheureusement se poursuivre », réagissent les deux députés du Cantal.
« Diminuer notre production de lait et de viande, c’est accepter que la France importe de plus en plus de produits venus de l’autre bout du monde, issus d’élevages qui ne sont pas soumis aux mêmes normes que celles que nous imposons à nos éleveurs et dont le bilan carbone est sans aucun doute beaucoup plus lourd… On ne voit pas bien dans ces conditions où pourrait être le bénéfice climatique et environnemental pour la planète, sans parler des conséquences économiques et sociales pour nos territoires d’élevage », soulignent-ils.
« La Cour des comptes semble également ignorer que, sans élevage, les millions d’hectares de prairies entretenues par nos éleveurs disparaîtraient alors qu’elles jouent un rôle essentiel dans la captation du carbone et le maintien de la biodiversité », ajoutent-ils en dénonçant « les procès incessants dont l’élevage est la cible au nom de visions idéologiques ».
« Nos éleveurs s’adaptent sans cesse pour répondre aux exigences toujours plus fortes de la société, ils assurent notre autonomie alimentaire, ils jouent un rôle économique et social majeur dans nos campagnes. C’est de notre soutien et de notre reconnaissance dont ils ont besoin et pas de mises en cause caricaturales de la part d’une haute administration dont on se demande bien en l’occurrence de quoi elle se mêle et si elle n’aurait pas de sujet budgétaire plus urgent à examiner », concluent-ils.