Interrogé le 17 mai sur la réduction de vitesse à 80 km/h, Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, a opposé un « joker » et ainsi ouvertement affiché son manque d’enthousiasme pour cette mesure. Cette prise de position, qui n’a rien d’étonnant, est partagée en coulisse par de nombreux députés de la majorité « En Marche » qui ne cachent pas leurs réserves et s’inquiètent des conséquences de cette mesure pour la mobilité des habitants de leur circonscription sans pour autant oser afficher publiquement leur opposition.
Le fait que le ministre en charge de la sécurité routière lui-même exprime des réserves est de nature à remettre en cause la crédibilité et l’efficacité d’une mesure dont les incidences en termes de sécurité routière n’ont pas été démontrées et dont les conséquences en matière d’aménagement du territoire ont été sous-estimées voire totalement ignorées.
Cette nouvelle prise de position constitue un avertissement à l’adresse du Premier ministre et du Président de la République, qui ne peuvent rester sourds à la contestation qui monte et doivent se montrer ouverts aux propositions d’adaptation de la mesure que j’ai avancées dans ma proposition de loi qui pourrait être débattue à l’Assemblée nationale avant le 1er juillet.